Sans doute convient-il d’apercevoir trois influences primordiales dans l'œuvre de Burgi.
D'abord sa formation de dessinateur industriel qui se devine récurrente dans ses compositions orchestrées autour des traits et des contours géométriques.
Ensuite un séjour de deux années en Grèce qui lui apporte le soleil et l'histoire des mythes méditerranéens.
Enfin un cubisme qui s'est toujours imposé, rythmant son parcours avec une omniprésence plus ou moins forte.

Encore convient-il d'ajouter le thème musical très fréquent chez cet artiste qui a longtemps hésité entre le saxo et la palette.
Le reste appartient au plaisir instinctif de la peinture avec des périodes qui apportent une consonance chromatique différente à travers des séries monochromes travaillées dans les variations tonales de bruns et de bleus avec un retour marqué de la couleur dans les toiles récentes.
Burgi est un passionné qui travaille un sujet jusqu'à l'épuisement avant de passer à autre chose.
Mais avec un lieu commun, en l'occurrence une écriture abstraite qui traite la matière en laissant ses vibrations prendre possession du fond.
Dès lors, l'artiste se laisse guider par ces effets, s'emparant des formes qui s'imposent pour composer une véritable fresque rupestre.
Et soucieux de remplir l’espace, des signes figuratifs étranges viennent comme des hiéroglyphes compléter l’histoire.

Enfin le sujet souligné d'un trait, dévoile des charmes ou des évocations ayant le plus souvent trait à la féminité.
Et cette sensualité de formes pures, réduites à des contours, s’impose au premier plan de la toile avec une considération orientaliste et un plaisir qui ne demande qu’à être partagé.

Thierry SZNYTKA    Arts-Actualités- Magazine